Le Sens des retours, précédé de Le Sens des départs, éditions Le Bruit des autres. 48 poèmes de Jacques Norigeon, couverture illustrée par Daniel Nadaud. Postface de l’auteur. Imprimé en Garamond sur papier bouffant 80 gr sous une couverture couleur pelliculée satin. 68 pages, 14,5 cm x 17 cm. Tirage 750 exemplaires. 8 euros. ISBN 2-914461-54-2.

« Ne chantez pas la mort, c’est un sujet tabou » risquait Léo Ferré, sur des paroles de Jean-Roger Caussimon. Ce tabou pourrait paraître relatif, quand les foules paraissent si émues de la disparition de célébrités encensées avec une bruyante dignité. Mais la mort de votre voisine, d’un ami perdu de vue ou pas, du vieux grand-père, voire de plus proche encore ? Mais la mort entre vous, entre nous ? Même du chat ou du lapin des enfants… Il y a une réalité de la mort qui semble s’être réfugiée dans les vastes limbes d’un univers technicisé, et un défaut de parole de la mort la plus proche, la plus immédiate puisqu’elle côtoie nos yeux, notre bouche, nos mains, notre corps entier lui-même parfois part issue de corps contigu. Face à ceux qui préfèrent « ne pas en parler », Jacques Norigeon essaye de « rassembler ses esprits » en de brèves oraisons qui n’excluent pas un humour ténu, peut-être l’humour des herbes folles qui ne se résignent pas à délaisser les cimetières. Vingt-quatre poèmes de deuil et de mémoire dédiés aux parents, amis et collègues. Au-delà de tout prêche religieux, l’auteur salue aussi ceux qu’on dit partis mais qui restent présents, avec qui nous pouvons prolonger un dialogue en quelques mots échangés, peut-être en pure perte, peut-être en songe de vie… Vingt-quatre autres poèmes suivent pour saluer des revenants, ces morts précédents qui ne sont pas simplement morts puisqu’ils peuvent revivre d’être dits et encore aimés.

Voici un livre inattendu. Troublant et fort. Jacques Norigeon, par ailleurs directeur de l’Esac à Pau, vit avec ses morts et pour un peu ils en ressusciteraient. Dans ce monde étrange où l’on est plus peiné par la mort d’un « people » que par celle de son cousin, Norigeon nous parle à voix basse pour une oraison du soir, une oraison joyeuse souvent, pertinente toujours, chacun traîne sa peine et sa joie, les morts sont parmi nous qui ne les oublions que trop. Jacques Norigeon, pour ceux qui en douterait,nous rappelle que les morts ne sauraient disparaître qu’avec nous et nos mauvaises mémoires. Claude Chambard, p. 13 in Lettres d’aquitaine n° 74, janvier-février-mars 2007 http://arpel.aquitaine.fr/IMG/pdf/lettre_d_aquitaine-2.pdf

''«Ne chantez pas la mort, c’est un sujet tabou », risquait Léo Ferré, sur des paroles de Jean-Roger Caussimon. Pourtant, notre époque est probablement l’une de celles qui a le plus surexposé la question, diluant l’expérience personnelle du deuil dans des effets de dramatisation à grande échelle. Rares sont, au final, les espaces qui permettent d’évoquer librement nos chers disparus, parents, amis, collègues… Prêtant l’oreille à la parole muette des défunts, Jacques Norigeon leur dédie ces vingt-quatre brèves oraisons pour saluer ceux qu’il a connus, aimés, « sans nier leur disparition mais en affirmant leur présence persistante, résistante ». Plutôt qu’un point final, un dialogue s’instaure, un mouvement se fait jour entre deux mondes : d’un côté, celui-là vous a quitté, « pressé d’en finir », tandis que de l’autre, l’image d’une mère revient vous hanter d’une répartie amusée (« T’ai-je dit que je n’étais pas morte en automne/C’est déconseillé par la médecine douce»). La gravité du contenu n’exclut jamais un regard plus distancié et, avec cette nouvelle publication, le discret auteur palois confirme la justesse de son style, vif et concis, toujours prompt à traquer sur la page blanche nos angoisses les plus tenaces.'' Benoît Hermet, p. 108 in Le Festin, n°60

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