Texte de Jacques Norigeon - Photos de Claude Vénézia

Je suis une rivière, PROPOS2éditions, 2004 - 120 pages - 22 photographies couleur, format 21x21cm sur papier couché & Cyclus 150 g, tirage 800 exemplaires. ISBN : 2-912144-27-2, 25 €

Livre de poésie et de photographie, « Je suis une rivière » s’attache au cours d’une rivière fameuse en pays d’Aix : l’Arc. Tandis que le photographe, Claude Vénézia , s’absorbe dans les reflets, moirures et mouvements de l’eau qui donnent corps au passage du temps, l’auteur, Jacques Norigeon, se laisse porter par la rivière qui devient parole, meurtrie mais obstinée, trop lyrique pour se désenchanter vraiment.

Claude Vénézia, photographe, suit depuis longtemps le cours et le destin de l’Arc, rivière qui joint le pays d’Aix à l’étang de Berre. Site autrefois idyllique qui enchanta l’enfance de Paul Cézanne et de Emile Zola, il subit aujourd’hui la pression de l’urbanisme. Familier des lieux, le photographe souhaitait révéler la présence obstinée de cette rivière souvent cachée, parfois bafouée ou ridiculement maquillée, toujours vivante. Une exposition, issue de plusieurs campagnes photographiques, pouvait refléter le cours d’eau, mais Claude Vénézia voulait aussi qu’un texte accompagne les images, bruisse avec elles. Fin 1998, il convie Jacques Norigeon à se balader le long de l’Arc, et lui propose d’écrire un texte. Deux évidences s’imposent à l’écrivain : il s’agit de déjouer la topographie, d’éviter toute description géotechnique qui raisonnerait le propos, et il faut prendre de lenteur les photographies, se rendre sur le motif, voire devenir le motif. En février 1999, Jacques Norigeon suit pas à pas les quatre vingt cinq kilomètres de la rivière, de la source à l’embouchure, et décide d’aller au bout de la logique implicite de Claude Vénézia : donner la parole à la rivière -ou bien est-ce la rivière qui décide de lui donner la parole ? « Je suis une rivière » est composé de quatre vingt cinq passages de quelques lignes qui s’enchaînent inexorablement. Le promeneur curieux pourrait en découvrir les points de vue et les échappées en gagnant les rives, mais le texte contourne les instantanés : cours des choses ou flux de la conscience, il fuit avec la rivière.

  • Claude Vénézia est né en 1941 à Paris. Photographe, partisan de la lenteur, explorateur de micro territoires, il a participé entre autres, au Belleville de Clément Lépidis (Editions Veyrier) et aux albums Mémoire sur Paris, Je me souviens aux éditions Parigramme. Il a réalisé diverses expositions, dont Poésie et Photographie, présentées dans les bibliothèques de la région Provence. Il a collaboré dès les premiers numéros à la revue Impressions du Sud ainsi qu’à Propos de Campagne. Ill a longtemps enseigné à l’Ecole Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence.

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